Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
The Savage Madwomen
8 août 2015

Ragnard Rock fest viking

Par Odin, j'ai hésité un long moment avant d'écrire cet article sur le Ragnard, festival de metal qui se déroule dans l'est de la France. Je suis piètre écrivain comme vous pourrez le constater mais je me soigne, à coup d'apéritifs... Et je ne voulais pas vraiment débattre plus car tout avait été dit, ou presque. Alors c'est là qu'entre en jeu Thor et son marteau, ma tête s'en souvient encore. Cette ébauche d'article, un peut sèche comme le temps là-bas, n'en sera pas pour autant capilotracté. J'ai prit du recul et posé à plat le pour et le contre, trop exigeante sur les festivals que je fais, habituée de longues années. C'est donc en lisant une énième chronique sur le sujet que j'ai vu que les festivaliers qui exprimaient leur mécontentement étaient montrés du doigt. On nous faisait limite passer pour des "cons aigris", tant l'organisation avait fait son max pour nous servir.

Alors je vais vous conter ici mon aventure en terre du Revermond, proche des méandres fraîches du Suran, jouant avec un soleil de plomb. C'était le premier festival du genre viking dans l'Ain. L'organisation était bien présente sur le net, page Facebook entre autre, les semaines précédant l'ouverture du fest. J'ai attendu ce moment avec impatience tant les promesses faites donnaient envie. Point d'eau potable à volonté, distributeurs de cash, banquets, jeux et démonstrations de "lutte" au village viking, quelques stands de restauration vegan, douches en quantité suffisante, fléchage routier, épicerie ambulante le matin etc... Si bien que des amis bretons voulaient faire le déplacement. 

Arrivé le vendredi midi en camion aménagé. Les coordonnées du site dans le GPS, on roule peinard et oh, on aperçoit un amas de tente. Où sont les panneaux ? Ah... un tout petit encart là, qui confirme qu'on y est. On entre sur la petite route qui borde le parking, personne pour nous guider. Deux festivaliers nous indiquerons les places gros véhicules. On s'installe et on se prépare à entrer en terre viking et sauvage. L'heure de la pose bracelet arrive, on ne se presse pas car il fait très chaud et qu'on ne veut pas rôtir dans la file d'attente. Manque de bol, l'ouverture est décalée. On attend, c'est pas grave du tout. La pose bracelet est comique, le bénévole nous invite à photographier le running order affiché (ordre de passage des groupes), pas de papier et le plus drôle il ne connaissait pas ce terme. Je suis écolo donc ça me va, sauf qu'il est affiché pile où les festivaliers paient leurs billets ! Ça bouchonne... On entre dans le village viking, stands éparpillés ça et là, bien dans le thème, parfait ! Pas vraiment d'animation, par cette chaleur en même temps. On restera sur notre faim pensant peut-être naïvement que les viking auraient pu jouer en kilt et torse nu. On apprend que les concerts ont du retard, un groupe électrogène à claqué à cause de la chaleur. Alors on navigue ça et là entre les stands et on apprécie la finesse des objets, mention spéciale à Vincent de Sangdragon et aux stands de boisson plus loin. On ne peut rien acheter, on a pas assez de fric, excité qu'on était on ne s'est pas arrêté sur la route. On cherche la cabane qui distribue les runes, monnaie du site pour la boisson, pas indiqué, heureusement ils prennent la carte bleue. Mais pas de distributeurs en vue, je peux comprendre un désistement de la part de la banque mais il faudrait penser peut-être à prévenir les festivaliers. Car malheureusement personne de bénévole ne pourra nous expliquer le pourquoi du comment. Et le premier point de retrait est loin à pied, hors de question de bouger le camtard, on a picolé. 

Voici enfin les premiers groupes, les dieux païens sont contre nous. Qui joue ? Bénévoles comme sécurité n'en savent rien, sic ! Les "barbares" survoltés du public metalleux ont largement eu le temps de picoler, à tel point qu'ils veulent faire des pogos dans le pit. La sécurité nous freinera net, pogo interdit. Ouch ! Qui ? Les metalleux sont énervés. Et en terre viking, on ne plaisante pas avec la joie de vivre. Pas possible de brider la fête. On s'aperçoit vite que la sécurité est entièrement larguée, habituée aux bals alcoolisés des villages nous dira t'on. Un des "vigiles" nous assurera même qu'il y a eu une baston pendant un concert quelques minutes plus tôt. Manque de bol, on y était et personne n'a vu ça, confirmation des photographes... Une excuse pour qu'on se calme, un mytho en somme. Rien de bon, ils me gonflent déjà. L'un d'entre eux a quand même chopé mon pote à la gorge et moi on m'a réprimandé plusieurs fois car j'excitais le public. Énervé, on part chercher à manger, aucun stand à part des churros à l'espace concert. Où est la bouffe vegan ? Il y a bien un stand de steack qui fourni des salades, délicieuses ma fois. Et un bénévole qui soupire : "les vegan vont pas nous faire chier." Non mec, on est pas vegan. On est juste des gens qui comptaient sur une promesse, nuance. Et encore personne pour nous expliquer le pourquoi du comment, demain peut-être nous dira t'on. On file voir Arkona, pas possible ! ces couillons de cerbères qui renvoient les slammeurs dans la foule à grand coup de poing, yolo ! Ouf, je vois le mec avec qui j'avais discuté plus tôt et il semble qu'il explique ce qu'il faut faire. Sauvé ! Ça sert de donner son avis, je savais qu'ils allaient nous emmerder. Les concerts finis, retour au camion. Argh ! Non pas encore. Le village est fermé et pour retourner au parking il faut faire le tour dans le noir. Des gens n'ont pas eu le temps de manger car le marathon des concerts oblige... Là je m'impose à un type qui se présente comme chef de la sécurité. Mon pote s'énerve, pourtant on est d'un naturel très sympathique. On en croira pas nos oreilles, ni nous, ni les gens qui arrivent en masse. Le mec nous explique clairement qu'il n'en a rien à ciré des "cons de metalleux", que bien sur il a été briefé par l'orga mais qu'il fera... à sa sauce... Ça mon gars, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Je lui explique que la patience du metalleux a ses limites, trop c'est trop. Monsieur croit qu'on va lui apprendre son taf, mais du tout. Il est sûrement très bon pour les bals du coin mais très mauvais pour les festivals de metal, c'est un constat monsieur ! Et si le village est fermé, les banquets n'ont pas eu lieu ? Qu'en est-il des locaux qui avaient payé l'entrée dans l'espoir de s'en mettre plein la panse, au prix indiqué cela va de soit ?! Personne pour nous expliquer, vous allez me dire qu'on s'en fou car on est des casses couille de végétariens, morte de rire. 

Le samedi, encore du retard pour l'ouverture. Les gens sont dans le flou. Depuis le début, qui a prit un micro pour expliquer les choses ? On l'a pourtant demandé maintes fois à la sécurité et à la cabane de l'accueil. Et les trucs promis la veille n'arriveront pas. Promesse faite pour se débarrasser ? Pourtant on a été polis, je ne vous ai pas dit mais j'ai déjà été bénévole de fest et j'ai même été dans l'orga de l'un d'eux. Donc ça résume notre compréhension. L'accès à la rivière qui borde le festival est réglementé, interdit de se baigner par arrêté préfectoral. On comprendra que c'est le préfet qui bride tout. Ok ! J'ai finalement appris beaucoup de choses une fois le festival finit et les premiers reportages postés, tant on était floué sur place. Et même un témoignage d'un festivalier au passe VIP : "Lorsque j'ai acheté mon Pass VIP, dans la description des avantages il était noté : -accès backstage -cadeau de bienvenue -boissons illimitées. De tout ça, il n'ont eus qu'un tee-shirt". J'espère qu'on aura un air de "il est libre le Max" en 2016, car ils l'ont cachés en 2015... Et toujours pas de point d'eau sur le site! Merci pour la bouteille gratuite à la buvette. La buvette, un homme sert ma bière, ça mousse beaucoup. Puis il me baragouine timidement un truc, s'approche pour le dire plus fort : "je reviens, nous avons une réunion". Pas de soucis mec, il laissa la bière à moitié et fila rejoindre le schmilblick, ah ? Plus tard dans la journée, une festivalière me découragera des douches, sales je m'en fou, mais l'attente... Je ne suis pas allée voir, je lui ai fait confiance. 

Le dimanche soir arrive, Nocturnal Mortum joue. Un groupe au passé pas très clair sur une appartenance au nazisme, affilié à la scene NSBM (National Socialiste Black Metal). Mais depuis des années maintenant, ils ont fait quelques communiqués de presse officiels comme quoi ils regrettent et se sont repentis. Pourtant, des espèces de guignols au tee-shirt emblématiques "nazis" se sont crus bons d'agresser physiquement un festivalier avec un drapeau Israélien et selon la rumeur, un autre mec qui ne correspondait pas à leur critères de "race" blanche.  Pas très intelligent de sa part le drapeau, avec le recul certes, mais ce n'était pas une provocation. Le mec ne s'attendait pas à  tomber nez à nez avec ces brutes épaisses, il voulait montrer que tous les metalleux peuvent s'entendre, esprit fraternel en somme. Un brin naïf peut-être, pas du goût de chacun apparemment. Pour un groupe pas branché NSBM, je les ai trouvé très complices avec le public aux bras tendus... Dommage car ils sont plutôt bons zikos ! Et là enfin, je salue la sécurité. Mauvaise pour les festivals de metal, quoi qu'ils ont vite pigé la marche à suivre, mais bons gardiens ! Ils ont vite cerné qui était pacifique de qui ne l'était pas. Un grand merci à eux. Même s'ils ont taquinés et se sont un peut moqués de l'homme au drapeau, ils ont bien pigé sa motivation de tous ensemble dans la joie et la bonne humeur, vision plutôt naïve quand en face il y a des petites svastika (croix gammé) de rien du tout (sic !). (Ce n'est pas un énième plaidoyer pour servir Israël hein, non !). C'est con mais en faisant venir des groupes comme Nocturnal, on ne peut pas se définir apolitique, sauf si on s'affiche clairement anti-nazi comme le wacken par exemple. Que là, qui de l'organisation ou des portes drapeaux sont les plus provocateurs...?!! C'est vraiment dommage car des groupes supers cool sans idéologie "puante", il en existe un paquet dans la sphère metal. Je vais être dure, mais ces tocards se grillent tout seul ! 

 

Les bénévoles ont tout donné, merci. L'organisation par contre nous a joué un air d'insolation en brillant par son absence, on aurait préféré que ce fut le soleil. 

Publicité
Publicité
Commentaires
The Savage Madwomen
Publicité
Archives
Publicité